Alex Proyas aux commandes d’un blockbuster, ça donnait déjà un I, Robot qui n’abandonnait pas l’aspect artistique au profit de la rentabilité du produit. Avec Prédictions, le réalisateur poursuit dans cette veine en mettant en scène un récit grand public qu’il agrémente de visions personnelles et particulièrement réussies, faisant de ce film une œuvre au déroulement faussement classique, et aux ambitions plus importantes qu’un film estival standard.
Le gros point qui m’avait fait hésiter à la sortie de ce film est la présence de Nicolas Cage, que je trouve plutôt terne. Bon, passée cette déception, le film fonctionne quand même très bien, principalement grâce à la vision si particulière de Proyas qui est quand même l’homme derrière The Crow et Dark City, preuves de ses qualités esthétiques. Avec Prédictions, il se laisse aller au bon vieux fantasme du cinéaste de science-fiction, à savoir la destruction massive chère à Michael Bay et Roland Emmerich. Et le script du film lui donne toute latitude pour créer des séquences véritablement bluffantes, notamment la première catastrophe qui est carrément géniale. D’un réalisme hallucinant et d’une émotion incroyable, cette scène est le morceau de bravoure du film et convaincra les plus récalcitrants à plonger dans l’action. Ce plan-séquence est de toute beauté, et sa mise en scène immerge totalement le spectateur qui en ressort très secoué.
Si le scénario s’appuie sur une trame apparemment basique (l’homme qui a compris qu’un terrible événement va se produire mais que personne ne croit), le traitement appliqué par Proyas confère au film une atmosphère mêlant le spectaculaire à l’intimiste, et c’est dans cet équilibre que Prédictions parvient à gagner en densité. Les rapports entre le père et son fils fonctionnent plutôt bien tandis que des catastrophes d’envergure menacent d’éclater. Le principe de lier l’histoire d’une poignée d’êtres humains face à un péril mondial est monnaie courante chez Emmerich, mais fonctionne bien mieux ici grâce à une mise en scène beaucoup plus précise et captivante.
L’un des scénaristes doit être fan de comics, parce que la finalité du récit s’apparente étrangement aux arcs Communion et Révélations parus en 2003 et 2004 dans la série du Silver Surfer. Mêmes thématiques, mêmes visions étranges… D’ailleurs Proyas n’est-il pas pressenti pour mettre en chantier un film basé sur le célèbre extraterreste scintillant ? Sous le regard d’Alex Proyas, le changement de média se fait de manière très fluide et convaincante, alors que les révélations du film auraient pu sombrer dans le grotesque.
En utilisant des ficelles classiques du cinéma d’anticipation et en les mêlant à sa manière si particulière, Proyas réussit à rendre captivant ce qui dans les mains d’un autre n’aurait été au mieux qu’un spectacle divertissant. Comme quoi, un bon gros blockbuster n’est pas forcément indigeste…
Tu trouves Nicolas Cage terne?! C'est vrai qu'après son Oscar il s'est un peu calmé mais dans Leaving Las Vegas ou Face Off, il est génial.
RépondreSupprimerDans Predictions, j'ai trouvé que la scène dans le métro est plus impressionante que celle avec l'avion. Y'a des trucages numériques qui me gênent dans cette première scène. Genre, un moment donné, il s'approche tout près d'un feu et ça a pas l'air de le déranger...
La scène du métro claque vraiment bien aussi, mais bon ça fait aussi penser à Die Hard 3... Par contre celle de l'avion est vachement plus soudaine! Avec celle de Postal c'est une de mes scènes catastrophes préférées:)
RépondreSupprimerEffectivement, la première catastrophe et la dernière sont vraiment spectaculaires.
RépondreSupprimerPar contre, la fin est un peu "facile". Genre il faut absolument foutre de l'émotion là-dedans et on sépare le père du fils pour une raison bidon. Franchement, qu'est-ce que ça pouvait bien leur faire aux extraterrestres de prendre un type en plus ? "Ouais on a un vaisseau qui peut contenir trois fois le Texas mais on accepte que les élus..." enculés ! ;o)
Eeeeeh mais attention tu spoiles! Tu veux que jte dise que c'est Osborn qui prend le pouvoir???
RépondreSupprimerQuelques grosses scènes mais un concept que Proyas oublie vite en route (finalement les chiffres ne servent à rien du tout)... sans parler du plan final qui m'a fait hurler de rire tellement il est grotesque.
RépondreSupprimerC'est con, mais Proyas est mort avec Dark City pour moi... plus rien de bien original dans son cinéma...
Dommage... Je trouve pourtant que ses blockbusters fonctionnent plutôt bien, surtout quand il s'entoure d'acteurs talentueux comme Will Smith. Mais ici, malgré Nicolas Cage, j'ai vraiment apprécié!
RépondreSupprimer"Eeeeeh mais attention tu spoiles! "
RépondreSupprimer--> Ah mince, j'ai pas fait gaffe. Vire le commentaire si tu peux.
Non t'inquiète, c'est pas grave :)
RépondreSupprimerEcoute ça fait plaisir, j'aime beaucoup "Predictions" qui additionne les qualités :
RépondreSupprimer-La musique de Marco Beltrami digne du meilleur Goldsmith
-La mise en scène assez incroyable de Proyas tout du long.
-Les scènes catastrophes d'une radicalité soufflante.
-Une reflexion sur les croyances et les points de vue
-Nicolas Cage
-Rose Byrne
plus que les défauts
-Une fin belle mais casse gueule.
-Les pantalons et la coupe de cheveux de Nicolas Cage
Proyas n'est pas mort !
Un film sur lequel on est d'accord??? Sort le champagne mec!
RépondreSupprimerTiens, je vous conseille d'aller faire un tour sur cinémafantastique.net, il y a une petite interview fort sympathique d'un réal de courts métrages, Sébastien Auger, alias Shystrak d'Airmole Blog!
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