GERARDMER 2010, 10EME SEANCE : HIERRO

Inédit

La compétition officielle accueille quand même deux films espagnols, Hierro et Les Témoins du Mal, chacun traitant de thèmes bien spécifiques que l’on retrouve fréquemment dans le cinéma ibérique. Hierro raconte la recherche d’une mère alors que son fils a mystérieusement disparu dans le ferry qui les emmenait en vacances, et Les Témoins du Mal est une ghost story avec sa vieille bicoque hantée et ses enfants morts.

L’enfance est un thème très important dans la culture ibérique, et on ne compte plus les films mettant en avant leur fragilité et l’innocence perdue. La Secte sans Nom, L’Orphelinat, Les Disparus… Autant de films aux qualités inégales mais se focalisant sur la figure enfantine, qui est l’élément central du récit.

Hierro tient son titre du nom de l’île sur laquelle se rend la mère après avoir perdu son fils. On retrouve Elena Anaya qui avait notamment travaillé sur le Fragile de Jaume Balaguero, et qui va mener son enquête afin de retrouver son petit Diego. L’atmosphère insulaire alliée à des appartés oniriques confère un certain charme à ce premier film de Gabe Ibanez, qui avait auparavant œuvré sur les effets spéciaux du très bon Jour de la Bête d’Alex de la Iglesia. Ibanez use d’une mise en scène qui se veut envoutante et esthétique, ce qui lui permet de créer un climat plutôt réussi dans lequel Maria va essayer de ne pas se perdre. La tension et le désespoir sont accompagnés de belles visions flirtant avec le surnaturel, et Gabe Ibanez joue sur cette limite.

Hierro, à l’instar de la plupart des films présentés cette année, se repose sur une trame classique et développe un univers visuel certes pas innovant mais solide. L’an passé, la beauté picturale de L’Orphelinat avait fait son petit effet tandis que son récit n’était pas des plus emballants ; Hierro, qui est moins abouti visuellement, déroule une histoire autrement plus intéressante, et le travail de mise en scène permet au film de Gabe Ibanez de convaincre.