Bref, tout ça pour dire qu’Amer est probablement le film le plus intéressant de la sélection, qui demande un maximum d’investissement de la part du spectateur, mais qui en contre-partie s’avère d’une grande richesse. Scindé en 3 parties très distinctes narrant 3 étapes-clé de la vie d’Ana, Amer est un trip sensoriel osé et très réussi. Sa première partie est une résurgence du giallo dans toute sa splendeur, offrant une tension digne du Suspiria d’Argento. Alors oui, il faut aimer les jeux chromatiques et les étirements temporels, mais les qualités techniques et narratives dont font preuve Hélène Cattet et Bruno Forzani sont indéniables. Amer est d’une maîtrise formelle rare, empruntant aux grands metteurs en scène italiens et à Godard, sans le côté soporifique de ce dernier.
Amer est une expérience unique traitant du désir et de la sensualité, ce qui est encore plus exacerbé dans sa deuxième partie. Le travail sur le son est lui aussi énorme, et cette partie mêle le trouble à l’humour en insistant bien sur certains éléments, notamment le cuir des motards ! Quasiment sans paroles, Amer se concentre sur l’impact émotionnel du langage visuel et sonore, jouant avec l’inconscient du spectateur en lui donnant des pistes sans les expliciter, préférant les sensations pures et instinctives.
Après la peur enfantine et le désir adolescent, Amer poursuit son étrange cheminement en mettant Ana face à sa pulsion de mort lors du retour dans l’immense maison de son enfance. Avec un mystérieux personnage se faufilant à l’intérieur, elle se retrouve confrontée à ses anciennes peurs, qui prennent une autre apparence. Là encore, Cattet et Forzani parviennent à créer une réelle tension en jouant sur les faux-semblants.
Amer est certainement le film le plus original de cette sélection, et il ne mérite aucunement l’acharnement dont le public a fait preuve. Au contraire, c’est une expérience captivante qui mérite d’être découverte. La mention spéciale du jury permet au moins de reconnaître les qualités de ce métrage envoûtant…
encore un film qui va étre culte à l'étranger et ignoré dans son pays D'origine. Je ne comprends pas l'acharnement de certains pour certains films qui n'ont aucune prétention sauf de divertir. par exemple Mutants malgré ses défaults ne méritait pas autant de critiques injustifiées, amer sa doit étre la méme chose..
RépondreSupprimerMat Castle
Ouhlà non, c'est carrément pas la même chose! Amer est vraiment une expérience dans laquelle il faut accepter de perdre ses repères habituels, alors que Mutants est un film de genre classique (que je n'ai pas aimé). Il y a dans Amer une maîtrise de l'atmosphère et de la narration qui est vraiment très intéressante. Ce n'est pas du tout un film grand public, mais c'est une oeuvre qui mérite vraiment le détour!
RépondreSupprimerje te parlais des mémes critiques qui étaient injustifiées et excacerbées wade pas que les deux films se ressemblent, tu m'a nal compris sur ce coup! mutants et amer ont un point en commun (pas cinématographique) le fait qu'ils se font descendre par un peu tout le monde et pas mal de geeks alors qu'il ne mértitait pas tant de haine (mutants est moyen mais bon, pas au point de se faire destroyer de la sorte)c'est ce que je voulais dire capish maintenant?! ah ah...
RépondreSupprimerMat Castle
Ooooooookay je te comprends Mat! Par contre Mutants ne s'est pas fais fracasser comme a pu l'être Amer! Je me souviens que l'an dernier les gens ne râlaient pas à Gérardmer pendant la projection de Mutants comme ils ont pu le faire cette année! C'était assez hallucinant pour un public censé être cinéphile et respectueux... Mais je crois qu'il y avait beaucoup de gens qui sont venus parce qu'ils ne savaient pas trop quoi faire... J'espère qu'ils ne reviendront pas l'an prochain!!!
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