L’un des films les plus attendus du festival est certainement cette variation française du film de zombies réalisée par Yannick Dahan et Benjamin Rocher. Dahan, ancien rédacteur à Mad Movies, est attendu au tournant par toute une frange cinéphile adepte du gore qui tache. Avec son pitch de départ très alléchant et ses promesses de produit bis bien barré, La Horde devrait faire réagir le public, remportant au passage le Prix du jury Sci-fi.
L’entame du film est très axée thriller, et on assiste à une descente policière en pleine cité sacrément efficace. On est dans un schéma post-Nid de Guêpes très travaillé, et les relents carpenteriens ne sont pas dus au hasard. Avec cette équipe de flics confrontée à une bande de trafiquants, on nage en plein polar atmosphérique bien tendu. Et quant tout cela est bien installé, Dahan et Rocher font imploser le tout en introduisant l’élément perturbateur qui va constituer la 3ème menace.
La Horde est un film généreux réalisé par des fans du genre, et le moindre que l’on puisse dire est qu’il n’est pas avare en hémoglobine et en sulfatage. On a droit à plusieurs séquences chocs bien bourrines qui prouvent l’efficacité du tandem dans le film de genre, passant outre les difficultés de montage du film (financières et artistiques) pour donner vie à une œuvre pleine et référentielle. Mais en contre-partie, cette générosité est parfois too much, et la surenchère affaiblit par moments l’ensemble.
Mais La Horde est un film qui reste efficace et qui est habité par des personnages forts, notamment celui de René, joué par l’hallucinant Yves Pignot, et qui est une version comique des rôles habituellement dévolus à Philippe Nahon. Ce vétéran d’Indochine complètement cramé est la touche comique essentielle de ce film, donnant naissance à des séquences franchement drôles baignant dans un humour noir totalement assumé. Jean-Pierre Martins joue un flic semblant tout droit sorti d’une bonne vieille VHS 80’s, et le reste du casting est composé de figures archétypales bien jouées par des acteurs qui s’amusent vraiment. Eriq Ebouaney, Jo Prestia, Aurélien Recoing ou encore Claude Perron qui est carrément intense lors d’un combat relativement violent.
Dahan et Rocher se lachent visuellement et se permettent des iconisations très marquées, notamment lorsque le personnage de Jean-Pierre Martins se retrouve sur le toit d’une bagnole entouré par des dizaines de zombies. Le côté jeu vidéo est clairement revendiqué, et l’utilisation d’armes très diversifiées donne lieu à des scènes bien crades. La Horde est rempli de bruit et de fureur, et même s’il est parfois approximatif, il reste une œuvre intéressante dans le contexte du cinéma français.
Cette première journée bien remplie se termine, et c'est maintenant que la peur peut surgir: il est temps de retourner à pied à notre chalet, en traversant la lugubre forêt qui nous mènera aux abords du lac. La nuit ne fait que commencer...
On parle beaucoup de ce film en bien ou en moins bien.
RépondreSupprimerMais tout cela le rend intéressant et attirant.
J'espère que tu es arrivé sans encombre à ton chalet.
C'est qu'il ne font pas dans la demi-mesure les Dahan et Rocher! J'ai trouvé ça couillu pour du cinoche frenchy, ça va très certainement ouvrir une nouvelle brèche...
RépondreSupprimerla bréche qui va automatiquement se fermer si le film se plantes (désolé j'ai vu le doc viande d'origine française hier sur le constat de la french new wave of horror et c'est trés pessimiste) c'est en tout cas un film que jirais voir par militantisme et que j'aimes bcp les émissions de dahan...
RépondreSupprimerMat Castle
J'ai pas vu le doc, qui était couplé avec un doc américain au festival, et les 2 sont apparemment biens foutus. Maintenant je pense que La Horde va faire son petit effet, et même s'il n'est pas exempts de défauts, tant au niveau du rythme que de l'histoire, il constitue une bonne approche du mythe du zombie hexagonal!
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ça moyen... pas si généreux que ça en fait, ou en de trop rares occasions. Et puis ce n'est pas qu'un peu approximatif, les dialogues sont souvent bidons, y'a beaucoup de creux. Mais dans l'ensemble y'a de très bonnes choses aussi, c'est un 1er film encourageant!
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