Inédit
Le premier long du Mexicain Jorge Michel Grau est directement catapulté en compétition officielle, et l'on est bien en mal d'expliquer pourquoi. Et quand il ressort avec un Prix du Jury ex-aequo avec The loved Ones, l'incompréhension est totale.
Car ce film de cannibales mexicains est un drame social d'un ennui profond, dans lequel les anthropophages ne bouffent pas la moindre chair humaine à l'écran! Une sorte de variation sociale sur la condition de paria, un peu comme le tout aussi réussi The Dead outside le faisait sur le mode des zombies. Si la mise en scène est agréable, la nature du sujet et son traitement n'ont strictement pas le moindre intérêt, et l'on suit les difficultés de cette famille sans la moindre empathie ni la moindre émotion. Au contraire, le détachement est tel que des scènes censées être captivantes n'en sont que risibles...
Les tensions au sein du cercle familial bouillonnent entre une marâtre et ses trois enfants. Et les poncifs ne sont pas évités, entre un fils qui se rendre compte de sa gay attitude, et l'autre fils qui est attiré par sa frangine... Il n'y a même pas un aspect sulfureux puisque Grau ne va jamais jusqu'au bout de ce qu'il veut démontrer. Ne nous jugez pas est un excellent cas d'école pour démontrer comment annihiler un sujet intéressant...
Le misérabilisme de cette vision et la propension documentaire des difficultés sociales mexicaines plombent l'atmosphère, et le réalisateur semble à tout prix édulcorer le moindre effet spectaculaire. Ce qui donne pour résultat un film totalement vide. Et qui gagne le Prix du Jury...
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