Inédit
2 ans déjà que ce film anglais a été produit, et il concourt donc logiquement dans la catégorie Inédits Vidéo. Connu pour son Darkly Noon avec Viggo Mortensen et Ashley Judd, Philip Ridley revient au cinéma après un silence de 14 ans, et nous convie à une virée dans les bas-fonds londoniens peuplés de créatures démoniaques.
Egalement auteur du scénario, Ridley met en scène Jamie Morgan, jeune homme introverti doté d'une tache de naissance qui lui dévore la moitié du visage. Adepte de la photographie, il va découvrir une réalité terrifiante dans les rues nocturnes, et sera confronté à des ennemis aussi mystérieux que dangereux. Sur le papier, le programme est sacrément alléchant avec sa touche mystique et cette vision du Mal à l'état pur. L'entame du film, avec sa mise en scène stylisée, est plutôt engageante. Le travail sur la lumière et les cadrages collent parfaitement aux obsessions visuelles de Jamie, et l'on est se dit que l'on va entrer progressivement dans une histoire captivante.
Mais le réalisateur cède peu à peu du terrain, et son récit s'encombre de stéréotypes et de lieux communs qui dénaturent la mise en place de départ. Cela se fait sentir dès les premières scènes où la musique devient trop importante, et qui semblent n'être q'un moyen d'officialiser une BO. On voit Jamie errer dans les rues à la manière d'un clip, sans que cela ait une incidence ou la moindre portée dramatique sur le récit. Cet aspect superficiel est évident, et marque la bifurcation du métrage vers des territoires redondants...
Le gros problème du film est son traitement de l'explication démoniaque, en mettant en scène un personnage terriblement ridicule qui va plomber la crédibilité du récit. Dès lors, les promesses de départ restent caduques, et l'on assiste à un propos pesant qui trouve une résolution peu convaincante. La partie bluette n'est pas pour arranger les choses, même si l'on retrouve avec plaisir Clémence Poésy, qui depuis Harry Potter et la Coupe de Feu, poursuit une carrière internationale, puisqu'elle a participé au 127 Heures de Danny Boyle.
Heartless se perd finalement dans des méandres faustiens sans intérêt et sans surprise, et c'est bien dommage après un début prometteur...
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